Quand Marie-Pier Lemieux repense à ses débuts en pharmacie, elle sourit.
« Je n’avais pas de plan précis. Je voulais juste apprendre. »
Aujourd’hui, diplômée du Pharm.D. de l’Université Laval (2022), elle exerce dans la pharmacie où tout a commencé — celle de Kevin Girard, à Chicoutimi.
Un milieu qui lui a permis de passer d’une simple curiosité à une vraie conviction : la pharmacie communautaire, c’est bien plus riche qu’on le pense.
Quand ton proprio croit en toi, tout change.
Ce qu’elle retient le plus de son parcours, c’est la place qu’on lui a laissée pour évoluer.
« J’ai commencé comme ATP sans expérience, et on m’a toujours donné la chance d’essayer, de me tromper, de recommencer. »
Encadrée par une équipe ouverte et un proprio qui croit à l’autonomie, Marie-Pier a découvert une pratique à la fois exigeante et valorisante.
« Kevin a le don de reconnaître nos forces. Il nous pousse à aller plus loin, mais toujours dans le respect de notre rythme. »
Loin du modèle rigide où chaque tâche est découpée à la minute, l’équipe de Kevin Girard mise sur la progression.
« On me donne de la place, mais aussi du soutien. Si je veux comprendre un dossier clinique plus complexe, on prend le temps d’en parler. Si j’ai une idée, on l’écoute. »
La communauté, c’est tout sauf monotone.
Pour beaucoup, la pharmacie communautaire rime avec routine. Marie-Pier nuance :
« C’est tout sauf monotone. Oui, il y a des tâches à répéter, mais il y a aussi énormément de réflexion, de relationnel, de jugement. Chaque patient est différent. »
Elle aime l’équilibre entre la rigueur et la proximité.
« Tu vois les mêmes gens revenir. Tu fais partie de leur quotidien. Et quand t’as la chance de travailler dans un milieu où tu peux être toi-même, ça change tout. »
Commencer par faire du remplacement ? Pas la meilleure des idées…
Marie-Pier en a vu plusieurs choisir le remplacement comme première expérience après leurs études — une option séduisante, mais selon elle, pas la plus formatrice au départ.
« Quand tu débutes, t’as encore besoin de te construire une base solide : ta méthode, ton jugement, ton instinct clinique. En remplacement, tu changes tout le temps de milieu, d’équipe, de façon de travailler. C’est difficile d’apprendre à fond quand t’es toujours en mode adaptation. »
Ce qu’elle valorise, c’est la stabilité des premières années.
« Travailler dans un même environnement, ça te permet de te développer plus vite. Tu comprends les suivis, tu vois l’évolution des patients, tu prends confiance. Après ça, oui, tu peux aller explorer d’autres milieux. Mais avoir un “chez soi” professionnel au début, c’est précieux. »
Ce qu’elle dirait à un·e étudiant·e du Pharm.D.
Marie-Pier réfléchit un instant avant de répondre :
« Tu ne trouveras pas ton équilibre du premier coup. Mais si tu tombes dans une équipe qui t’écoute et qui t’aide à évoluer, tu vas apprendre plus vite que tu penses. »
Elle ajoute :
« Ne cherche pas juste un emploi : cherche un endroit où tu vas te sentir utile, curieux·se, soutenu·e. C’est ça, la clé pour aimer ce que tu fais — même les jours de rush.
À écouter Marie-Pier, on comprend vite : la pharmacie communautaire, ce n’est pas une porte d’entrée vers autre chose — c’est un milieu où tu peux grandir, te réaliser et, surtout, continuer d’apprendre.
J’te le dis, c’est encore mieux que ce que tu penses.
Parce qu’au fond, comme elle le dit avec simplicité :
« Travailler ici, c’est continuer d’apprendre tous les jours — mais entourée des bonnes personnes. »